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Le scandale de "l'embellissement volontaire"


Le premier coup de blues n'est pas survenu d'un coup, au détour d'une rizière ou d'une pagode. Non, il a gonflé petit à petit, au fil des kilomètres sur des routes trop défoncées pour que cette situation soit honnête. Le délabrement des voies de transports au Myanmar n'est-il pas machiavéliquement entretenu par les généraux au pouvoir au Myanmar? Entre Yangon et Mandalay, l'ancienne capitale, il faut plus de 15 heures de train, de bus ou de taxi. Et le long du parcours, les chantiers d'entretien sont menés par des femmes et des adolescents. Ces forces dérisoires, qui comblent des nids de poules en portant à la main un goudron artisanal, ou qui grignottent des pans de montagne au pic et à la pioche, notamment sur la route du Lac Inle, restent inaperçus des touristes pressés qui se rendent d'un must birman à l'autre en utilisant plusieurs fois l'avion.
Voir ces pauvres bras s'activer de façon aussi dérisoire face à l'ampleur de la tâche, devient vite révoltant, pour ne pas dire répugnant. Car ces gens sont là au nom de "l'embellissement volontaire", dixit la junte au pouvoir. Même s'ils reçoivent une poignée de bahts et de pain quotidien, cette exploitation est
En clair, il s'agit de travail forcé. Des membres de minorités ethniques continuent d'être déplacés, les garçons adolescents sont sommés de donner un jour de travail par mois à la "volontary beautification".
Et lorsqu'un convoi de grosses jeeps modernes transportant ces Messieurs au pouvoir fend le trafic toutes sirènes hurlantes, ou lorsque l'on voit ces messieurs soir après soir plastronner au téléjournal dans des inaugurations bidon, on se demande combien de temps leur mascarade pourra encore durer.
"En route pour une nouvelle nation moderne", claironne le slogan, sous un immense portique, juste avant l'arrivée à l'aéroport intrernational de Yangon. Joli projet. Mais il faudrait commencer par sortir de la préhistoire socio-politique entretenue par la junte, qui conitnue de tuer à l'usure une certaine Aung San Suu kyi, triomphatrice des élections de 1999 jamais intrônisée, et devenue depuis une bien amère prix Nobel de la Paix...

Le racket des touristes par les autorités

Dix dollars par personne pour voir Bagan, où la construction d'une hideuse tour (voir notre reportage photo) permettra de ponctionner bientôt quelques dollars de plus aux visiteurs, pourquoi pas. C'est l'un des plus beaux sites du monde. Mais 5 dollars à Schewandagon, 5 dollars au musée des pierre, 3 à 4 dollars par pagode ou temple, ce qui fait plus qu'un bon repas à cinq dans un bistrot, c'est exgéré, surtout en fonction de l'état des infrastructures offertes aux touristes. Il y a aussi les taxes d'appareil photo ou de caméscope... Certains parlent de racket officiel et organisé. Et lorsqu'à l'aéroport, qui n'a d'international que le nom, on doit encore débourser dix dollars par tête de pipe, on se sent définitivement floué. Nous savions avant de venir en Birmanie qu'on alimenterait immanquablement la pompe à devises du pouvoir. C'est le seul regret. Et nous sommes d'autant plus contents d'avoir réussi plusieurs journées "gratuites", en suivant les conseils de conducteurs de taxis bleux de Mandalay.

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