Itinéraire > Pérou
GALERIES PHOTOS / Images péruviennes
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Arequipa et Canyon de Colca: Cliquez ICI
Cusco, Pissac et sur les hauteurs! : Cliquez ICI
Vallée sacrée et Machu Pichu, ouaaaaahouu!: Cliquez ICI
Nazca, Ica y Îles Ballestas : Cliquez ICI
Lima: la beauté est aux balcons! Cliquez ICI
Iquitos: cap sur la jungle amazonienne... Cliquez ICI
Notre séjour dans la réserve de Pacaya Samiria Cliquez ICI
Végétation et animaux à gogo! Cliquez ICI
Chimu et Moche: splendeurs d'avant les Incas Cliquez ICI
Machu Pichu, Nazca, Mancora: le colibri
est partout au rendez-vous!
MANCORA / Séjour balnéaire pour dire Adios Perù
Après les visites intensives des fêtes de Pâques et notre marathon dans la jungle, on avait besoin d'un arrêt. Un stop de quelques jours à Mancora, station balnéaire du nord, nous a donné le grand bol d'air et d'écume qu'on souhaitait. Séjour actif quand même. On a ressorti les cahiers d'écoles, l'ordinateur et les cartes postales pour une mise à jour générale. Si, si! Même en voyage, on travaille dur des fois! Mais c'est vrai qu'à l'ombre des cocotiers, sur la terrasse de notre petite auberge, c'est plus agréable que sous la pluie. Avec un bébé puma (en laisse, quelle tristesse...), des colibris, un bébé iguane caméléon et même un zorro gris (renard!), la nature a continué le voyage avec nous. La palme du meilleur show revient aux pélicans pour leurs vols en formation.
Les fameuses barques en roseaux de
Chiclayo.
On a admiré, mais pas essayé!
CULTURES MOCHE ET CHIMU / Cocorico suisse
au Palais du Bernois Tschudi!
Avril 2005 / Les pyramides en adobe (briques de terre, de sable et de coquillages broyés) des cultures Moche et Chimù nous ont attiré à Trujillo y Chiclayo. Et ces deux cultures d'avant les Incas nous ont envoûtés. Aux temples de la lune et du soleil, où des trésors continuent d'être mis à jour au fur et à mesure que le sable qui les avaient engloutis est retiré, nous avons frémi devant tant de richesses passées. Et à Chan Chan, cocorico suisse inattendu! La seule des neuf citadelles de l'immense capitale chimù qui peut se visiter, se nomme Palacio Tschudi, du nom du naturaliste bernois qui l'a découverte et qui publia en 1851 "Antiquités péruviennes"! Le clou du séjour a été le Musée des tombes royales à Lambayeque. Ce bijou qui fait la fierté des Péruviens du nord a été classé dans le top-ten des deix meilleurs musées du monde en 2002. On a compris pourquoi. Les centaines de poteries rituelles, de parures en or et de bijoux retrouvés dans les tombes du Seigneur de Sipan en 1987, puis dans celle du sacerdote et du Vieux Seigneur de Sipan sont phénoménales. Une muséologie de haut-vol retrace de façon idéale la mise à jour des tombeaux, dans un éclairage perfectionniste. Un musée que même les enfants adorent!
Le Musée des tombes royales. En forme de pyramide, il se visite de haut en bas, pour découvrir au même rythme que les archéologues les trésors enfouis dans les tombeaux...
On a failli oublier de vous le montrer, le fameux chien nu
du Pérou. Sa peau à 40°C est idéale contre les rhumatisme!
ADIOS IQUITOS / Christian et Llany y Doby und Tobby!
C'est Silvia, de l'Hôtel San Isidro a Pisco qui nous avait donné l'adresse de Christian. L'italien qu'elle nous avait annoncé s'est avéré être un Allemand. Qui tient à Iquitos la pizzeria 21 Raices (du nom d'un breuvage typique à base de racines) où on se régale avec des pizzas qui fleurent bon la Toscane. Christian y a passé plusieurs années à faire du vin et de l'huile d'olives, d'où son adresse e-mail: ). Avant que sa route ne croise celle de Llany, sa compagne péruvienne. C'est elle qui nous a recommandé la réserve de Samiria. On a passé ensemble de très chaleureux moments. Christian mérite aussi un coup de chapeau, pour tous les coups de main qu'il donne autour de lui, notamment à des enfants de la rue. Et à Iquitos, on a recroisé, devinez qui? Deby et Tobby, nos compagnons de route de Cuzco, avec qui on a partagé à nouveau pisco sour et émotions.
Dans la Pizzeria 21 Raices, Christian
et sa compagne Llnany, qui nous a aiguillé
sur la réserve de Samiria, nous ont régalé. Cet
Allemand au coeur d'or aide tant qu'il peut les enfants de la rue.
SAN MARTIN DE TIPISHCA / Le combat de Manuel et des siens
Se mettre du vert plein les yeux, des senteurs plein le nez, des cris et des bruissements plein les oreilles, dormir dans une cahute sur pilottis (mais sous une moustiquaire), dévorer du youca bouilli (manioc), des palomitas (des soles des rios d'ici) et autres poissons grillés dont des piranas, découvrir des fruits comme le "sapote", qui cache sous une coque brune, autour de noyaux blancs, une pulpe orange vif, un peu filandreuse mais délicieuse. On s'en est payé dix au retour à Iquitos! On est ressorti de la jungle avec plein de découvertes et d'émotions dans nos bagages, mais aussi de nouveau amis. Candy, la fille aînée de Manuel est née le même jour et la même année qu'Emilie. Ses soeurs ont été adorables aussi. Les guides Rollando et Gabino, Rolland le fils de Manuel, son épouse Rosa... Tous nous ont accueilli avec chaleur. Gracias por todos, amigos. Cliquez sur notre REPORTAGE pour découvrir les différentes actions orchestrée par Manuel pour préserver son coin de jungle. Avec ses gens, ils sauvent les oeufs de tortues des braconniers, ils apprennent aux enfants les herbes médicinales en leur faisant entretenir leur "chacra" personnel, etc. Avec un superbe coup d'éclat réussi tout récemment contre les bûcherons sauvages! Il y a du monde à protéger dans la deuxième plus grande réserve nationale du Pérou: 449 espèces d'oiseaux (si, si Christophe, t'as bien lu!), 102 mammifères différents, 69 espèces de reptiles (coucou Vincent!), 58 d'amphibiens, 256 de poissons, et 1024 de plantes sylvestres. Bienvenue dans ce jardin de rêve!
Poncha a été très intéressé par le sac
de
Giovanni. Mais le petit singe n'était pas de taille!
Ce toucan est un des oiseaux qui nous a émerveillé pendant nos excursions.
SAN MARTIN DE TIPISHCA / 350 piqûres de moustiques...
A San Martin, auprès de Manuel et des siens, on a vécu trois jours comme dans un film. Lever dans la nuit pour aller sur la lagune attendre le lever du soleil, avec les apparitions des dauphins gris et roses (outre leur couleur, on les reconnait à l'absence de nageoire dorsale). Puis, dans le désordre, marche dans la jungle au pied des immenses tronc de lupana, observation de toucans, pic "woodywoodpecker", perroquets ara, martin pêcheur et autres oiseaux à gogo, iguane, singes et paresseux. Excursion dans la nuit à la recherche des crocodiles... Si on n'en a pas vu, quel frisson quand même. Pêche aux poissons chat et piranas (hé oui, on en a pêché et tous mangé!). Et pour corser l'aventure des bains dans le rio Samiria, sans trop penser aux crocos ou aux piranas. D ésagrément incontournable, qu'on oublie un peu vite: les moustiques et autres insectes miniatures. Record absolu pour Nathalie, revenue avec 157 piqures (ça lui apprendra à piocher comme ça dans le pot de nutella!) . Ensuite, Marie avec 107, Camille avec 65, Emilie avec 51 et Gio? Il rigole avec une quinzaine de boutons à peine.
Dauphin de rivière droit devant! On a
aussi admiré des dauphins roses, sans
nageoire dosale. On ignorait que ça existait...
Pause hamac pour les parents... Et pour nos filles, très vite devenues copines de
celles de Mauel et de "Pancha", le petit singe apprivoisé.
Camille: derniers repérages à Iquitos avant
de
partir à l'exploration des crocos de la jungle!
IQUITOS / Un séjour dans la jungle envoûtant et... piquant!
Les deux premiers chocs en arrivant à Iquitos, plus grande ville du monde inaccessible par la route? La chaleur, bien sûr, et le vacarme des milliers de moto-taxis qui bourdonnent sans arrêt. On a guère traîné là où Klaus Kinski a joué Fitzgerald avec Claudia Cardinale, mais on a bu un café au bord de l'Amazone au "Fitzgerraldo Café". Avant de plonger dans la jungle pour un séjour rustique, mais ô combien authentique, auprès des habitants de San Martin de Tipichca, dans la réserve de Samiria. Détail: elle se situe... à 18 heures de bateau d'Iquitos! Plus une heure pour quitter le rio Amazone et s'enfoncer dans la réserve sur un peke-peke (pirogue de bois à moteur). On a donc dormi sur le 3ème pont de l'Eduardo IV, un moto-lancia pouvant accueillir 300 passagers (et plus!), dans nos hamacs suspendus au plafond. Avec pas mal de place à l'aller. Beaucoup moins au retour, sur l'Eduardo III plein à craquer, avec quinze vaches, des poules, deux cochons, deux perroquets, et quelques tonnes de bananes...
LIMA III / Belle et terrifiante à la fois
L'église San Francisco, la cathédrale, le Museo del Oro, etc. Et partout, ces magnifiques balcons prohéminents sur les demeures coloniales. Lima est belle. Tant qu'on reste dans son coeur. Car les pueblos nuevos, ses lointaines banlieues de misère, sont zone interdite pour les touristes. Trop risquées. Même sur la costa verde, il faut être sur ses gardes. Mais que faire quand comme samedi dernier, des gangster prennent d'assaut un mini-bus de touristes, faisant feu sur le véhicule pour l'arrêter? (voir journal de bord général). Nous repartons contents d'y avoir passé une semaine. Les incroyables ceviche qu'on a pu y déguster, les gens qu'on y a rencontré, comme Carlos Moscol, le gastronome-musicien qui nous a enchanté dans son Costa Azul, la famille qui nous a accosté dans la rue pour nous offrir un petit cadeau de Pâques resteront des souvenirs marquants.
"Un soir où on en avait bien besoin on a trouvé plus qu'un copain:
un gastronome-musicien!" C'est le mot qu'on a écrit sur les murs
du Costa Azul, où Carlos Moscol, cit Cali, enchante ses clients.
LIMA II / Revoilà Sandrine et Dominique! Vielen Dank!
Revoilà Sandrine et Dominique! L'instit' biennoise qui a partagé un bout de son année sabbatique avec un ami bernois, venu fêter au Pérou son titre de juriste, on les avait croisé à Ica. Puis à Pisco. Et on s'est retrouvé à Lima! On a partagé de belles rigolades, et Dominique est reparti en Suisse en nous embarquant 6 kilos de souvenirs. Vielen Dank! Et rendez-vous à La Chaux-de-Fonds pour la fête des globetrotters!
LIMA / Feliz Pascua! Et gracias pour le chocolat!
On nous avait dit tant de mal de Lima qu'on est arrivé craintifs et scpetiques. Mais grâce à Raul, le beau-papa péruvien d'un collègue suisse, chauffeur de taxi de son état, l'arrivée dans la capitale a été un rêve! Promenade sur les falaises, puis descente sur le bord de mer pour admirer les surfeurs, et enfin tour dans Miraflores et ses parcs animés et chaleureux. Avec un coucher de soleil pastel sur l'océan, cette entrée en matière a été carrément romantique. Gracias Raul!
AMBASSADE DE SUISSE / Vive les colis et le chocholat!
A l'ambassade de Suisse, on s'est rués sur les envois qui nous attendaient là. Sous les yeux d'une vache impassible face au scandale des faux visas, dont le quotidien local précise qu'il a été révélé en Suisse par "Le Matin Dimanche" (bravo les collègues!). Merci pour le chocolat, dévoré sur le champ, merci pour la carte mémoire photo, merci pour les contrôles scolaires. Véro, Vincent & filles, Nano et les maîtresses ainsi qu'Alain se reconnaîtront!
ISLAS BALLESTAS /
Le repaire aux oiseaux
On les surnomme un brin péjorativement les Petites Galapagos. Quant à nous, notre tour aux îles Ballestas nous a emballé. Quelques pingouins, une colonie de lions de mer, et surtout, de telles nuées d'oiseaux, que le site est une mine de guano, cet amas blanchâtre d'excréments, utilisés déjà par les incas comme fertilisant. A l'aller et au retour, on a droit en prime au spectacle des sternes (picado peruano) plongeant à pic dans les flots ainsi qu'à une vue saisissante sur le candélabre, ce dessin tracé sur la pente désertique qui descend jusqu'à la mer. Et dont l'origine et le sens est plus mystérieux encore que les lignes de Nasca.
Lové dans son écrin de dunes, Huacachine...
ICA / Huacachine, une oasis comme on en rêve...
Pour ceux qui ont déjà vu la dune de Pila, facile! Ils n'ont qu'à s'imaginer quatre dunes de Pila disposées en carré, avec au milieu un petit lagon bordé de palmiers et de flamboyants, avec une poinée de petits hotels. C'est tout. A côté d'Ica, l'oasis de Huacachine est un ilôt surréaliste dans la grisaille du désert péruvien. La hauteur des dunes, et surtout leur pente côté lagon, en ont fait LE centre de la planche des sables, sandboard pour les branchés. Plutôt qu'un tour en buggy, on s'est offert une ascension à pied, en zig-zag, dans cette montagne de sable mou. Avant de la dévaler. Nath et les filles assises comme sur une luge, ou debout (un petit moment en tous cas pour Giovanni, qui se souvient de ses débuts en snowboard), bonjour le frisson. On s'est mis du sable jusqu'aux oreilles, et au souper, ça crissait encore sous les dents!
Une fois en haut (pfou! C'est raide et ça
patine...), attention à ne pas dégringoler aussitôt!
"Il est pas beau mon champ de poudreuse?!"
NAZCA / On a vibré sur notre (sur)vol de lignes!
A ma gauche, l'araignée
aux lignes parfaites. A ma droite, le singe à la queue en tire-bouchon. En-dessous, la grande spirale et le colibri. Pour les voir en plus grand, comme si vous y êtiez: Cliquez ICI
Volera, volera pas? Jusqu'au dernier moment, on s'est demandé si on allait voler au-dessus des fameux géoglyphes de Nazca. Entre ceux qui nous ont raconté n'avoir rien vu, ceux qui ont dû se retenir de vomir dès le troisième virage sur l'aile du petit avion six places, et on en passe, nous étions plutôt refroidis, même après être redescendus au chaud. Mais après une effroyable nuit de bus (de Cusco à Nazca, ça tourne, ça secoue, ça freine...), on n'avait plus peur de rien! A peine descendue du bus, l'équipée toura5 est montée in corpore dans un petit coucou. Décollage, pas un nuage, virage... Et première figure. Un coup à droite, un à gauche. Et on vole déjà vers le suivant. Baleine, chien, arraignée, cosmonaute, colibri et condor, mains... Autant de mystères sur le sens de ces immenses dessins tracés dans le désert. Vus de haut, ils ontl'air plutôt petit, mais ils mesurent tous de 50 à 300 mètres! L'hypothèse qui voudrait qu'ils aient été destinés à informer des extra-terrestre de la présence de ces animaux sur terre nous fait marrer. Mais on se demande encore ce que pouvaient bien dire ces interminables lignes parfaitement rectilignes filant dans le désert... Bref, on est tous redescendus de notre (sur)vol de lignes avec une... ligne arrondie allant d'une oreille à l'autre!
Retour sur Nazca et les lignes... de l'homme moderne. Merci pilote!
MACHU PICHU / Ouhaaaaaaaaaaaaaa.....houuuuu!
Après le brouillard et avant la pluie, le dieu soleil est passé par là!
Percevez-vous le visage de l'Inca au gros nez pointé vers le ciel?
C'est donc avec le train économique, dit des "backpackers", que nous avons fait le dernier bout de chemin d'Ollantaymbo à Aguas Caliente (en fait Machu Pichu Pueblo, mais personne n'utilise le nom correct!). Et après une courte nuit et un petit déjeuner à 5h30, nous avons sauté dans le premier bus de 6h00, en court-circuitant la file d'attente. Promis-juré-craché, sans le faire exprès! On est arrivé du mauvais côté, on nous a pris nos billets et... on est monté. Ce n'est qu'une fois assis dans le bus qu'on a vu la queue des touristes qui attendaient leur tour! Une fois parvenus sur le site, on a d'abord fait une mine aussi grise que la chappe de brume qui enveloppait les ruines carrément invisibles! Nous avons grimpé d'un bon pas jusqu'au dessus des ruines. Et juste après avoir reconnu Debby et Toby, le couple de Winterthour connu la veille dans le train, nous avons vu nos efforts salués par le dieu soleil en personne! Après quelques jeux de brouillard, le Machu Pichu nous est apparu dans toute sa majesté, dans toute sa hauteur, dans toute sa splendeur... Et dire que cet incroyable site, dont les conquistadors espagnols n'ont jamais connu l'existence, a été découvert par hasard en 1911 par l'historien américain Hiram Bingham! Le sentier du pont à bascule, puis la montée vers la porte du soleil, nous ont enchanté. Hélas, pas d'ascension sur le Huayna Pichu ("petit pichu" qui surplombe le site du haut du piton rocheux), puisque la pluie est venue nous barrer la route. Mais nous avons ajouté un mot au traditionnel MA-GNI-FI-QUE. Et même une onomatopée à rallonge: ouhaaaaaaaaaaa..................houuuu!
Camille sourit. D'abord, on a
reconnu dans la purée de poix Debby et Toby,
le jeune couple de Winterthour. Puis dans la demi-heure qui a suivi, le voile s'est levé!
ATTENTION CHANGEMENTS / On ne dort plus, on ne monte plus, on ne photographie plus... ... mais on paye toujours plus!
On avait échaffaudé des plans. Les deux derniers jours du chemin de l'Inca; le final à reculons jusqu'à l'auberge proche des ruines de Huyñay Huayna, y dormir et redescendre au petit matin pour le lever du soleil... Tout est tombé à l'eau. Même Lonely Planet n'arrive pas à suivre les changements dictés à la Péruvienne. On ne dort plus à Huyñay Huayna (qui aurait été transformé musée!). On nous a assuré aussi qu'il est désormais interdit d'emprunter le chemin de l'Inca à l'envers au-delà de la porte du soleil. Bref: le seul changement facile à suivre, c'est la hausse des prix. Au bas mot 220 dollars US pour les quatre jours de trek, minimum 150 dollars pour la version raccourcie à deux jours (en fait un marathon qu'un "agent" voulait nous vendre en parlant de 5 heures de marche pour nos filles. Or, un bon marcheur Canadien, arrivé à Machu Pichu sur les rotules, a mis 6h30...). Même problèmes avec le Bolletto turistico. Sensé assurer aux touristes des visites facilitées à seize sites payants de Cusco et de la Vallée Sacrée, il nous a fait rire jaune. Son prix a passé à 20 dollars dans le même temps ou plusieurs sites ont été rayés de la liste. Personne ne vous le précise. On rit donc de plus en plus jaune au fil des visites. La cathédrale? Depuis mai 2004, plus comprise dans le bolleto. L'Eglise de San Blas? Non plus. Et nous n'avons pas fait le tour des autres...
Tout en bas, dans le goulet de la Vallée Sacrée,
la gare d'Aguas Caliente, qui relie le site à Cusco.
VALLÉE SACRÉE / Pissac, Ollantaymbo: que c'est beau!
D'abord pour son marché dominical, ensuite pour les ruines incas et les terrasses courbes qui le surplombent, Pissac nous a définitivement mis dans l'ambiance. La Vallée Sacrée, qui ondule en s'enfonçant entre des versants toujours plus abrupts et rapprochés , jusqu'à l'étranglement d'Aguas Caliente, est comme un entonnoir qui concentre à son extrêmité son plus beau bijou, avec les ruines du Machu Pichu. Mais on a aussi vibré à Ollantaymbo, village et forteresse incas où les Espagnols ont essuyé leur seule défaite majeure en 1536. Pas étonnant quand on gravit ces incroyables murailles en terrasses et quand on sait que Manco Inca usa en plus d'un coup magistral, innondant la vallée grâce à un système de canaux prévus à cet effet! Les chevaux s'embourbèrent et les Espagnols furent pourchassés dans une fuite panique!
Au-dessus de Pissac, depuis
plus d'un demi-millénaire, l'eau coule dans les canaux de pierres ajustées à la perfection...
Les terrasses d'Ollantaymbo, impossibles à escalader pour les chevaux.
En face, le temple à jamais inachevé...
Manco Inca, face aux ruines d'Ollantaymbo, où il mit en déroute Pizzaro et
ses hommes. Marie, elle, a trouvé où se cacher!
COUP DE GUEULE / Pourquoi tant de mensonges?
Pérou reprends-toi!
Que l'on promette un pisco sour de "cortesia", ou même deux, pour damer le pion au concurrent du bistrot d'à côté, cela semble de bonne guerre. C'est la saison basse et il faut se battre pour rabattre des clients. Mais que diable, un peu de loyauté! Une fois attablé, le service se renfrogne lorsque l'on demande quand viendra l'apéritif promis et le verre de limonade pour les enfants. Ou alors le gros verre promis devient un dé à coudre où même une mouche se sentirait à l'étroit... Quand ce ne sont pas les spaghettis promis à prix cassé qui ne sont plus disponibles. Et quand vient l'addition, le service annoncé compris ne l'est plus! "La patronne n'a pas voulu qu'on vous accorde ça ". Et la "dueña" Juana n'est plus là pour en discuter. En fait, elle n'existe même pas! Le lendemain, le mot "verguenza" (c'est une honte) fait son effet. Et on nous a rendu le montant du service. Il n'y a là rien de glorieux. Mais à Machu Pichu pueblo, où tous les prix sont déjà doublés, voire plus, il faut arrêter de croire qu'on peut nous faire en plus avaler n'importe quoi. Non mais des fois!
A CHEVAL / Une visite écourtée par... la grêle!
La tournée des sites au-dessus de Pisco a commencé sous le soleil. Mais ça n'a pas duré...
C'est à cheval qu'on est parti visiter quatre sites des hauts de Cusco. Un nouveau moment magique, entre lamas, ruines et paysages étourdissants, avec des montagnes nous cernant de tous côtés. Le temple de la lune, avec son condor, son puma et son serpent gravés dans la pierre (avec un peu d'imagination, on arriverait à voir toute l'arche de Noé !), mais aussi sa table de sacrifice, logée dans une caverne où c'est un rayon de pleine lune, perçant dans un trou de la voûte, qui indiquait le moment exact pour sacrifier le lama offert aux dieux, nous ont emballés! Un orage de grêle ayant stoppé net notre avance, c'est plus tard qu'on est revenu, à pied, à Sacsawuhaman, la vaste citadelle dont les murailles en zig-zag représentent la mâchoire d'un puma. Et juste au-dessus, toisant Cusco du regard, la statue immense du Christ blanc écartant les bras. Un geste d'appaisement et de paix. Puisse-t-il faire le tour du monde...
CUSCO / Premiers pas dans la capitale inca
A l'arrivée à Cusco, la statue géante de Pachacutec, puis la vaste Plaza de Arma, posent le décor de ce qui reste du choc entre deux monde. Le catholicisme espagnol a eu raison de l'empire inca, qui s'était étendu de Quito en Equateur jusqu'au sud de Santiago du côté chilien! Et les conquistadors, qui n'ont remporté la bataille décisive que de justesse, avec la charge désespérée de Pizzaro et de cinquante cavaliers, n'y sont ensuite pas allés de main morte. Du mirobolant Temple du soleil, il ne reste que les bases, hautes de six mètres. Les 700 feuilles d'or de 2 kilos chacune qui garnissaient les murs, toutes les reproductions en or massif d'animaux, d'objets et de plantes, ainsi que du soleil, ont été pillées en deux mois. Et fondues... Les conquistadors ont démoli le haut de l'édifice, qui a cédé place à l'Eglise Santo Domingo, pour construire leurs propres demeures et églises avec ces pierres ajustées à la perfection... Un saccage perpétré au nom de leur Dieu. La revanche étant un plat qui se mange froid, la Sainte Cène peinte par Marcos Zapata présente outre le pain et le vin, des fruits et légumes locaux, et surtout un cuy dodu, rôti à point, les pattes en l'air. Un cuy? Mais oui: un cochon d'inde! Et les dizaines d'accoudoirs en bois sculptés des sièges du choeur représentent autant de bustes de femmes enceintes nues, seins pointés en avant. Si ce symbole de la fertilité a offusqué l'Evêque de l'époque, il n'a pas pour autant pu être supprimé. L'eglise catholique n'a jamais pu éteindre les croyances d'avant...
INKA EXPRESS / Pour se mettre dans le bain en cours de route
De Puno à Cusco, la route qui monte jusqu'à 4335 mètres est belle, très belle. Et parsemée de sites incas, quand elle ne croise pas le fameux chemin de l'Inca. Pour joindre l'utile à l'agréable, nous sommes donc montés dans l'Inca Express, qui fait quatre halte "à la japonaise" en chemin. Une rapide mise dans le bain bienvenue avant de plonger dans la capitale inca Cusco. Avec un bus quasi pour nous seuls. Un couple de romains, un autre d'Argentin, une Finlandaise et un Américain était de ce trajet sympa.
Col d'Abra la Raya, 4335 mètres! Temple de Raqchi, où 22 colonnes de pierre supportaient le plus grand toit inca connu. Puis les Espagnols passèrent par là...
Ce sentier entre deux murs est un tronçon du chemin de l'Inca! Le "trek" touristique de la Vallé Sacrée n'est qu'une partie de cette route qui faisait près de 4000 km
reliant les deux extrêmités de l'empire inca.
AREQUIPA II / Recueillement au monastère de Santa Catalina
2 mars 2005 / De retour à la ville blanche - surnommée ainsi non pour les cîmes enneigées des volcans qui la ceinturent, mais en raison de la pierre volcanique blanche utilisées dans nombre de ses constructions -, nous avons passé une demi-journée dans le saisissant monastère de Santa Catalina. Un bijou architectural qui dégage une immense spiritualité. Séance de quiétude et de recueillement dans le dédale de ce village, de ses salles et de ses cloîtres, occupés quelque 300 ans par des soeurs, jusqu'en 1970. Bleu azur, ocre, blanc... : l'intensité des couleurs participe à la beauté envoûtante des lieux. Et les pâtisseries de la cafeteria de Los Angeles sont... divines!
Camille dans le Cloître des orangers.
Et Eluard flotte dans l'air:
"La terre est bleue comme une orange"...
CANYON DE COLCA / Et les condors passèrent!
Pas de collier rouge. C'est bien une madame el condor qui passe-là!
1er mars 05 / Le chemin qui conduit au Mirador del Condor, planté au-dessus des 1250 mètres du Canyon de Colca est long. Et par moment effrayant... Mais le spectacle offert par le deuxième plus profond canyon du monde vaut bien de tressauter deux heures durant dans un minibus. Et quand les condors jouent le jeu, en venant planer sous le nez des observateurs, c'est carrément la fête. Nous avons eu cette chance, alors que depuis plusieurs jours, les visiteurs restaient sur leur faim. Pour nous, El Condor plana, et plutôt neuf fois qu'une! Après un passsage royal du plus grand des oiseaux du monde juste devant nous, on a encore pu sur la route du retour en admirer huit autres, qui s'élevaient dans les airs au-dessus du Canyon, dont un jeune aux plumes encore brunâtres. Majestueux, envoûtants, mag(nifi)iques...
Comme un condor sans tête. Et l'envie de planer avec lui...
AREQUIPA / Là-haut sur les hauts plateaux,
on en perd son souffle...
Déjà à Puno (3800 mètres), on a ressenti quelques effets de l'altitude. Et avant de replonger sur Arequipa, le trajet en bus depuis Puno nous fait monter encore plus haut (4600 m). Mais le plus époustouflant, c'est la grimpée vers Chivay, d'où l'on part visiter le vertigineux Canyon Colca, en espérant admirer le vol de quelques condors. Pentes pelées, plaines humides bondées de Vicunas sauvages puis d'Alpacas domestiques, puis passage du col à quelque 5000 m... Là-haut, une multitude de petits amas de pierres montrent que les habitants d'aujourd'hui, comme leurs ancêtres incas, voudraient aller encore plus près du ciel. On sirote tant qu'on peut du maté de coca (infusion de feuilles du même nom) qui permet de mieux supporter l'altitude. Et c'est vrai qu'en en machouillant un moment (psychologique?!), on a l'impression de mieux respirer. Emilie et Giovanni ont même fait honneur à la famille en participant à un petit trek vers la falaise
surplombant Chivay. D'un bon pas, juste derrière le guide, et bien en avant des quatre autres marcheurs. La Chaux-de-Fonds est quand même à 1000 mètres: on n'est pas "montagnon" pour rien! Bel effroi au sommet, lorsque les tombes troglodytes annoncées par le guide se sont avérées "habitées". Parmis les amas d'ossements, des crânes allongés, signe qu'il s'agit de restes de nobles incas. Pour se détendre ensuite, rien de tel qu'un passage dans les bains thermaux alimentés à l'eau volcanique!
Une heure d'ascension, et c'est aussi à cause de la vue qu'on a le souffle coupé!
ILES FLOTANTES / Marie aimerait bien y habiter!
27 février 2005 / L'attraction principale à Puno, ce sont les îles flotantes du lac TitiCaca. Jadis, pour échapper aux Incas et autres agresseurs, des peuples des rivages ont pris le large, découvrant très vite un moyen de devenir des habitants du lac, en superposant de nombreuses couches de roseaux. Ils vivent aujourd'hui encore sur ces îles artificielles. Et si un tourisme très organisé débarque chaque jour, d'autres ne sont pas ouvertes aux visiteurs. Marcher sur ce sol mou, qui donne l'impression "qu'on va passer à traver", nous a bien plu. On a même fait un tour en gondole d'ici, faite de faisceaux de roseaux noués. Spectaculaire et romantique, dans une ambiance magique. Marie a même dit qu'elle aimerait bien habiter ici...
Quand le ciel touche le lac...
PUNO / Et un carnaval, un!
26 février / Depuis Copacabana, sur la rive bolivienne du lac Titi Caca, on franchit facilement la frontière (un arrêt de vingt minutes permet de remplir les formulaires et de recevoir sur son passeport un tampon de plus. Youpee!). Quatre ou cinq heures plus tard (on ne compte plus vraiment), on débarque à Puno. Basse saison aidant, on trouve un petit "hospedaje" centré et propret à super prix. Après deux nuits disons très rustiques en Bolivie, ça fait du bien. En plus, on débarque soir de carnaval. On y a guère traîné: le temps de voir quelques pas d'une des inombrables danses typiques de la région, de se faire sprayer à la mousse (il n'y a pas que les fêtes européennes qui subissent ce "progrès"...), et de se prendre le nez avec une japonaise qui a grogné quand Emilie a voulu grimper sur le banc qu'elle voulait garder pour elle toute seule, et on est rentré se coucher.
Puno: vue depuis le lac Titi Caca.